Vitamine D: saison 1 épisode 3: AU SECOURS, MON TAUX EST TROP BAS!
27 févr. 2023"Tout être humain a le droit inconditionnel de bénéficier des soins de santé." William Henry Beveridge
Moment crucial: remédier efficacement à une carence ou insuffisance, en toute sécurité
Plusieurs solutions s'offrent à nous, pas toutes aussi performantes les unes que les autres...
1) Soleil et cholestérol: A la belle saison, l'exposition de la peau nue est bien sûr irremplaçable. Il faudra toutefois veiller à ce que la peau ne rougisse pas. Plus la peau est claire, plus rapide sera l'action sur la transformation du cholestérol. Cela tombe bien, la peau la plus fragile sera la plus efficace dans le temps, Parfois, la nature est remarquablement bien faite! Mais que dire des carnations les plus foncées qui demandent beaucoup plus longtemps? Les personnes originaires d'Afrique, Amérique du sud, Inde... devront passer plus de temps quotidien au soleil que les ressortissants des pays nordiques: pas facile suivant l'endroit où l'on habite et le métier que l'on fait. En hiver, même si le soleil brille, les UVB utilisés pour la synthèse de vitamine D sont beaucoup trop faiblement représentés pour susciter un métabolisme efficace, En dehors de l'été et des 2 mois précédents et suivants, les UVB ne sont pas assez présents: d'où l'intérêt de profiter des mois favorables pour faire des stocks. Ceux-ci se feront dans notre matière adipeuse, le gras des muscles et de certains organes.
Le temps d'exposition est donc très variable d'un humain à un autre. La quantité de vitamine D3 maximum que peut faire le corps en une journée est de 10000 UI (unités internationales) pour tout le monde, au delà, le corps stoppe la synthèse pour ne pas risquer de surdosage qui aurait des effets délétères.
Une solution certes efficace chez nous en été, mais pas toujours applicable pour des hypersensibles, des personnes travaillant en intérieur...
2)Apports alimentaires riches en vitamine D: les produits laitiers contiennent de la vitamine D quand ils
ne sont pas dégraissés. En effet, cette vitamine est liposoluble, se dissout dans le gras et passe en circulation par une fraction de l'intestin dédiée à l'absorption des graisses. le foie de morue ( j'en ai parlé dans l'article sur les omégas 3) a longtemps été une source importante de vitamine D, mais à l'heure actuelle, ses graisses sont bien plus polluées et nocives que bénéfiques. Certains végétaux en contiennent aussi mais c'est une forme D2 qui a besoin de transformations pour être utilisée par l'organisme. Les quantités dans les aliments sont moindres par rapport aux besoins et leur seul apport ne suffirait pas à combler nos manques.
3) Des apports en micronutriments de vitamine D3: sous forme de complément alimentaire. Et là, les formes varient... Tout d'abord la composition du complément doit être graisseuse, lipidique donc, car comme spécifié plus haut, la vitamine D est liposoluble: pas de gras, pas de bonne conservation ni absorption. La base du produit doit être de l'huile ( souvent olive car très utile pour l'assimilation), la forme proposée doit être de la D3 et non D2 . Maintenant, le dosage... C'est là que 2 solutions s'offrent à nous:
- les ampoules à prendre tous les mois: elles sont sur base huileuse, contiennent de la D3, bien! MAIS, la contenance de l'ampoule est de 80 000UI ou plus! Je vous renvoie au paragraphe 2 du 1)... Et là, on voit 10 000 UI absorbés maximum par jour pour éviter un surdosage🤔. Cela fait comprendre que seulement 1/8e de la quantité sera retenue par l'organisme (au mieux), mais que cette quantité renouvelée tous les mois n'apportera que 10 000:30= 333UI par jour dans les conditions optimales, et cela n'est pas suffisant pour combler une insuffisance, encore moins une carence. De plus, suivant les aptitudes de chacun à assimiler les graisses, la quantité réellement absorbée pourra être vraiment très faible, par contre une assimilation massive de calcium pourra être faite ce jour là car la présence de vitamine D dans le tube digestif potentialise son absorption. Un dosage après plusieurs prises d'ampoules permettra de mettre la problématique d'insuffisance de comblement en lumière. Ce n'est donc pas la solution que je recommanderais.
- les gouttes huileuses de D3: elles permettent un apport quotidien ET physiologique qui mime le travail du corps en situation d'ensoleillement d'été. Quel dosage choisir? L'Afssaps en 2011 donne les recommandations suivantes: 220UI/jour en population générale, 600 à 1000UI/jour chez le nourrisson, 400UI/jour pour femmes enceintes et allaitantes et 400 à 600UI/jour pour les personnes âgées de 75ans et plus. Un taux maximum de supplémentation a été décidé à 2 000UI/jour . Ce taux a été défini, aux USA, par la constatation qu'un apport de 2 400UI/jour n'apporterait aucun effet secondaire et un "facteur d'incertitude" à 1.2 ramène le taux à 2 000UI.
Les besoins étant calculés sur le maintien de l'ossature, on a vu dans "l'épisode 2" que pour maintenir optimales les autres fonctions de la vitamine D, il fallait un dosage supérieur... Les recommandations varient d'un pays à l'autre et nombreux experts préconisent souvent des dosages plus élevés que ceux des autorités de santé. Le dosage sanguin régulier permet d'évaluer la pertinence quantitative des prises et au besoin de les modifier.
Question sous-jacente: quid de la toxicité de la vitamine D en excès?
Des prises importantes de l'ordre de 50 000 à 150 000UI par jour et pendant une très longue période ont pu mettre en évidence des calcification délétères. Mais un taux trop bas a aussi mis en évidence un risque de calcifications artérielles.🤔
Le Dr B Houssin écrit: "En 2004, une étude qui a servi de référence pour fixer le taux maximum de supplémentation en Europe et au Royaume Uni, a montré que 4 000UI de vitamine D par jour pendant au moins 6 mois, ne permettent pas d'augmenter le taux sanguin de vitamine D à plus de 50ng/ml et n'entraîne pas non plus de modification de la calcémie."